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Vendu 4.79 € en France, un produit commercialisé à 58 € en Algérie

L’écart de prix entre la France et l’Algérie vient une fois de plus surprendre les consommateurs. Cette fois, c’est un produit alimentaire bien connu, la glace « Cookies and Cream » de la marque HAAGEN DAZS, qui cristallise les réactions. Ce produit, vendu 4,79 € en grande surface en France, est proposé à 15.000 dinars algériens dans une supérette de Blida, en Algérie. Un simple calcul au taux de change informel permet de constater que cela correspond à environ 58 euros. Un montant qui a rapidement déclenché l’étonnement des internautes, tant la différence paraît injustifiable.

Le produit en question est un pot de 386 g, un format standard largement consommé en France. Son prix habituel dans les rayons français reste stable, et les promotions sont fréquentes. En Algérie, ce même produit devient quasiment un article de luxe. Ce qui frappe encore davantage, c’est que le produit a été introduit en Algérie via ce qu’on appelle couramment « l’importation du cabas ». Des voyageurs venant de France ramènent dans leurs bagages certains produits prisés et les vendent à des petits commerçants locaux, qui les affichent ensuite à des tarifs parfois exorbitants.

Ce phénomène touche de nombreux produits en Algérie, mais la polémique autour de cette glace HAAGEN DAZS a pris de l’ampleur en raison du prix affiché. Il ne s’agit pas ici d’un produit rare ou introuvable, mais d’un produit accessible dans n’importe quelle grande surface en France. En Algérie, dans certaines supérettes de Blida, ce même produit franchit le seuil psychologique des 50 euros, atteignant même 58 euros, ce qui le rend inaccessible pour une large majorité de consommateurs.

De nombreux Algériens ont exprimé leur agacement face à cette situation. Certains dénoncent le silence des autorités face à la prolifération du commerce parallèle de produits venus de France. D’autres soulignent que des produits courants deviennent des biens de luxe dès qu’ils franchissent la Méditerranée. L’écart de prix entre un produit en Algérie et ce même produit en France illustre un déséquilibre croissant. En l’absence d’un circuit légal d’importation pour ce type de marchandise, les commerçants jouent sur la rareté pour gonfler les prix.

Ce cas soulève aussi une question plus large : comment protéger le consommateur algérien face aux abus du commerce informel ? L’importation parallèle, bien que pratique pour certains, crée une distorsion du marché. Elle rend les produits importés inaccessibles à la plupart, même si ces derniers sont tout à fait banals en France. Dans le cas de la glace HAAGEN DAZS, le fait que le produit soit vendu à 4,79 € en France mais proposé à 58 euros en Algérie démontre l’absence d’encadrement et la liberté totale laissée à certains vendeurs pour fixer leurs prix.

Le commerce des produits alimentaires importés illégalement depuis la France vers l’Algérie s’est considérablement développé. Le produit phare de cette tendance reste souvent une gourmandise, un chocolat, un fromage ou une glace. Dans ce contexte, la glace HAAGEN DAZS devient le symbole d’un écart de vie et de pouvoir d’achat entre deux rives. Tandis qu’en France, elle reste un plaisir abordable, en Algérie, elle devient un privilège réservé à ceux qui peuvent se permettre de dépenser plus de 50 euros pour un pot de 386 g.

Ce phénomène n’est pas isolé. D’autres produits, également originaires de France, suivent la même trajectoire de prix en Algérie. Les réseaux sociaux s’en font régulièrement l’écho, entre ironie et frustration. Le cas du produit HAAGEN DAZS cristallise aujourd’hui les critiques contre un marché parallèle de plus en plus visible. En attendant une régulation efficace, les Algériens devront continuer à choisir entre se priver ou dépenser des sommes folles pour un produit banal ailleurs, mais qui devient un luxe en Algérie.