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Hakim Medane

JSK : Hakim Medane risque une lourde sanction

L’avenir immédiat de Hakim Medane à la JS Kabylie pourrait connaître un tournant inattendu, à la suite d’une prise de parole particulièrement virulente qui continue de faire des vagues dans les coulisses du football algérien. Le directeur général de la JSK, Hakim Medane, s’est retrouvé dans l’œil du cyclone après avoir vivement critiqué l’arbitrage du match opposant son équipe à l’ES Mostaganem, au terme d’une rencontre cruciale pour les ambitions continentales du club kabyle. Des propos jugés déplacés par les instances, qui n’ont pas tardé à réagir en convoquant officiellement Hakim Medane afin de s’expliquer.

Le contexte était tendu dès le coup d’envoi au stade Mohamed-Bensaïd. La JS Kabylie, bien placée pour accrocher une place qualificative à la prochaine Ligue des champions, se savait sous pression. Un faux pas pouvait compromettre l’objectif de toute une saison. Mais à la surprise des supporters, c’est l’arbitrage qui a volé la vedette au spectacle attendu sur la pelouse. L’arbitre Gamouh, déjà au centre de plusieurs polémiques cette saison, a une nouvelle fois été pointé du doigt pour des décisions controversées qui ont enflammé les passions.

À l’issue du match, le directeur général de la JS Kabylie n’a pas mâché ses mots. Pour Hakim Medane, il est clair que l’arbitrage de Gamouh a coûté à son équipe quatre points capitaux dans la course à l’Afrique. Il est allé jusqu’à affirmer que cet arbitre les avait déjà pénalisés lors de la phase aller contre la JS Saoura, et qu’il avait récidivé en cette fin de saison. Cette double accusation, prononcée à chaud, a aussitôt attiré l’attention de la Ligue de Football Professionnel qui, selon les textes en vigueur, ne tolère pas ce type d’attaques publiques contre les officiels.

Le point de rupture est intervenu lorsque Gamouh a annulé un penalty accordé à Akhrib après recours à la VAR. Pour Hakim Medane, cette décision est non seulement incompréhensible, mais également symptomatique d’un arbitrage à sens unique. Il a soutenu que la faute était indiscutable et que d’autres phases litigieuses n’avaient pas bénéficié de la même attention, comme une main sur le but de Berkane ou une agression sur Lahmeri. Medane a dénoncé un deux poids deux mesures dans l’utilisation de la vidéo, aggravant davantage la frustration des supporters et du staff.

Ce n’est pas la première fois que la JS Kabylie exprime son mécontentement à l’égard de cet arbitre. Selon Medane, une requête officielle avait été adressée à la CFA après les erreurs présumées commises contre la JSS, demandant à ce que Gamouh ne soit plus désigné pour les matchs du club. Il regrette aujourd’hui que cette demande n’ait pas été prise en compte, insinuant un manque d’écoute voire une forme de provocation. Ce climat de tension n’a fait que renforcer la conviction de certains au sein du club qu’il existerait des influences extérieures nuisant aux intérêts de la JSK.

Dans une déclaration sans détour, Medane a affirmé que « c’est une honte ce qui se passe dans notre football », s’insurgeant contre une situation qu’il juge inacceptable depuis plusieurs semaines. Il est même allé plus loin en suggérant qu’une volonté délibérée existerait pour empêcher la JS Kabylie d’atteindre ses objectifs, insinuant que certains préféreraient voir le club lutter chaque saison pour son maintien, plutôt que de jouer les premiers rôles.

Mais Hakim Medane n’a pas seulement critiqué le corps arbitral. Il a également évoqué sa propre position au sein du club, indiquant qu’il serait prêt à se retirer si sa présence devenait un obstacle. Cette sortie, interprétée par certains comme une manière de mettre la pression sur les autorités, pourrait aussi bien être perçue comme une tentative d’apaiser les tensions à l’approche de l’audition à la LFP.

Les textes disciplinaires sont clairs sur un point : critiquer publiquement les arbitres expose tout dirigeant à une sanction. Dans le cas de Hakim Medane, la commission pourrait retenir plusieurs éléments aggravants, notamment la récidive, la portée médiatique de ses propos et leur tonalité accusatrice. Des suspensions allant jusqu’à six mois ont déjà été infligées à d’autres responsables dans des situations similaires. Il s’agira donc pour Medane de préparer une défense solide, soit en fournissant des éléments factuels précis, soit en exprimant des regrets sincères.

Le sort de Hakim Medane est désormais entre les mains de la commission de discipline, qui décidera s’il y a eu dépassement des bornes et si les propos tenus relèvent d’une atteinte à l’éthique sportive. Pour la JS Kabylie, cette affaire tombe au plus mauvais moment, alors que la fin de saison s’annonce décisive. Toute sanction à l’encontre de Hakim Medane pourrait déstabiliser la structure dirigeante et perturber la préparation du club pour ses échéances à venir.

En attendant, les supporters retiennent leur souffle. Ils espèrent que la voix de leur directeur général ne sera pas étouffée par des sanctions, mais entendue comme un cri d’alerte sur l’état du football national. La commission devra trancher avec objectivité, en évaluant si Hakim Medane a franchi une ligne rouge, ou s’il a simplement exprimé, avec force, le sentiment d’injustice ressenti par tout un club.