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Airbus joue un mauvais tour à Air Algérie

Air Algérie se retrouve dans une situation délicate après le non-respect des délais de livraison promis par Airbus. La promesse formulée par Airbus de livrer un premier appareil A330 Neo à Air Algérie dès le mois de juin ne sera finalement pas tenue. Le PDG d’Air Algérie, Hamza Benhamouda, a annoncé ce retard lors d’une conférence internationale sur l’environnement dédiée à la durabilité dans le secteur aérien, organisée par la compagnie nationale elle-même.

Ce décalage intervient alors qu’Air Algérie avait misé sur un renforcement rapide de sa flotte en s’appuyant sur les engagements pris par Airbus. Selon Hamza Benhamouda, les raisons de ce contretemps sont multiples, mais elles relèvent essentiellement des difficultés que rencontre actuellement Airbus avec ses fournisseurs. Ces derniers ne sont pas parvenus à respecter les délais convenus pour la livraison des composants nécessaires à la mise en service des nouveaux appareils. Résultat : la promesse faite à Air Algérie est reportée à septembre, si toutefois la situation s’améliore d’ici là.

Le premier A330 Neo, que devait livrer Airbus à Air Algérie, était déjà visible sur les pistes de Toulouse, peint aux couleurs de la compagnie algérienne. Ces images ont entretenu l’illusion d’un respect du calendrier initial, alimentée par les annonces du ministre des Transports, Saïd Sayoud, qui assurait une livraison en juin. Mais la réalité industrielle a fini par rattraper la promesse : Airbus n’a pas pu honorer l’engagement envers Air Algérie en raison d’un approvisionnement perturbé en moteurs et équipements, comme l’ont également confirmé des sources proches du dossier citées par l’AFP.

Air Algérie, qui dépend de cette commande pour soutenir ses ambitions d’expansion et de modernisation, avait mis en place un programme de réception progressif. La promesse d’un démarrage en juin devait marquer une nouvelle ère pour la compagnie, notamment sur le long-courrier. Mais avec ce retard, c’est toute l’organisation d’Air Algérie qui se retrouve contrainte de s’adapter. Airbus, en annonçant ces difficultés à ses clients, a reconnu une crise systémique qui touche l’ensemble de son carnet de commandes.

Le PDG d’Air Algérie a tenu à relativiser cet imprévu en soulignant que tous les grands acteurs du secteur sont touchés par cette crise post-pandémie. Pour lui, les retards de livraison que connaît Airbus dans le cadre de ses contrats avec Air Algérie ne relèvent pas d’un cas isolé, mais bien d’un dysfonctionnement global de la chaîne de production, amplifié depuis 2020. Selon ses propres mots, cette crise pourrait encore se prolonger de deux à trois ans.

Airbus, tout en renouvelant sa promesse de livraison dès septembre, n’a pas encore communiqué de garanties fermes quant aux autres appareils commandés. Air Algérie a passé commande de huit A330 Neo chez Airbus, en parallèle de huit 737 auprès de Boeing. Si la promesse de septembre est respectée, il n’en demeure pas moins que les délais initiaux pourraient être revus pour les autres avions, selon l’évolution de la chaîne d’approvisionnement mondiale.

Dans cette attente, Air Algérie ne reste pas passive. Pour pallier l’absence de nouveaux appareils et faire face à la haute saison, la compagnie a recours à des solutions d’affrètement. Un gros porteur de la société espagnole Ultra Plus sera utilisé pour assurer les liaisons vers Montréal. Cette mesure s’inscrit dans une stratégie plus large : celle d’Air Algérie d’affréter jusqu’à huit avions durant l’été afin de maintenir son offre malgré la promesse retardée d’Airbus.