L’allocation touristique de 750 euros en Algérie continue de faire parler d’elle. Alors que de nombreux voyageurs attendent toujours son application effective, la question a une nouvelle fois été soulevée cette semaine à l’Assemblée populaire nationale. C’est dans ce contexte que le ministre des Finances, Abdelkrim Bouzred, a apporté une clarification jugée déterminante sur les contours institutionnels de cette mesure. Cette intervention vient relancer les attentes autour d’un dispositif monétaire annoncé il y a plusieurs mois, mais qui tarde à entrer en vigueur.
Durant la séance plénière consacrée à l’examen du projet de loi de Règlement budgétaire pour l’année 2022, plusieurs députés se sont succédé pour interroger le gouvernement sur le sort de cette allocation. Le point commun dans toutes les interventions était l’insistance sur l’urgence de rendre la mesure applicable, alors que la saison estivale approche. L’allocation touristique, annoncée au mois de décembre sur ordre du président de la République, devait entrer en application après la fête de l’Aïd el-Fitr. Mais des semaines se sont écoulées sans que les citoyens ne voient la moindre mise en œuvre concrète.
Face à ces interpellations, le ministre des Finances a précisé que cette allocation touristique de 750 euros ne dépend plus directement de son ministère. Selon lui, la question est désormais du ressort exclusif de la Banque d’Algérie, laquelle dispose d’un statut particulier qui lui confère une autonomie de décision. Le ministre a donc rappelé que la gestion de cette mesure monétaire relève des compétences de la Banque centrale, qui opère dans un cadre réglementaire distinct et dispose de ses propres mécanismes d’action.
Ce point est essentiel, car il permet de recentrer le débat sur l’acteur institutionnel réellement en mesure d’appliquer la mesure. La Banque d’Algérie est en effet chargée de la régulation du marché des changes, et toute décision concernant l’allocation touristique entre dans son champ de responsabilités. Pour les députés, comme pour les voyageurs concernés, cette clarification ne dissipe pas toutes les incertitudes, mais elle redéfinit les responsabilités administratives.
L’allocation touristique de 750 euros en Algérie s’inscrit dans une volonté plus large de réorganiser les circuits officiels de change, tout en réduisant la dépendance au marché parallèle. En augmentant le montant alloué aux voyageurs adultes à 750 euros, et à 300 euros pour les mineurs, les autorités espéraient permettre aux citoyens de changer une somme plus significative au taux officiel. Cette démarche devait également favoriser un meilleur encadrement des devises et renforcer la transparence dans la gestion monétaire.
Depuis son annonce, cette mesure a fait l’objet de nombreuses discussions, notamment chez les opérateurs de transport aérien et les agences de voyages. Certains observateurs relient cette question à d’autres enjeux économiques, comme l’accès à la devise pour les billets internationaux ou la stabilité du dinar sur le marché parallèle. Des compagnies comme ASL Airlines, qui opèrent depuis Alger, ont également été mentionnées dans les débats autour de la demande croissante de devises. Le nom d’ASL Airlines est souvent cité à Alger, surtout durant les périodes de forte mobilité, où l’allocation touristique peut soulager une partie des charges financières liées au voyage.
Alors que la saison des grandes vacances s’annonce intense, en particulier avec les vols d’ASL Airlines au départ d’Alger vers plusieurs destinations européennes, l’absence d’un mécanisme d’accès simple à l’allocation touristique pourrait accentuer les pressions sur le pouvoir d’achat des voyageurs. Ceux qui comptent sur des compagnies comme ASL Airlines à Alger espèrent une décision rapide de la Banque d’Algérie, pour éviter de se tourner vers des solutions alternatives parfois coûteuses.