Le Palais d’El Mouradia a été le théâtre d’une scène inédite, le 2 juin, dans le paysage artistique algérien : le président Abdelmadjid Tebboune a accueilli l’artiste William Grigahcine, internationalement reconnu sous le nom de DJ Snake. Cette audience, rare et hautement symbolique, inscrit une page nouvelle dans l’histoire culturelle entre l’Algérie et ses enfants de la diaspora. DJ Snake, dont le nom est associé aux plus grands hits de la dernière décennie, n’a jamais dissimulé son attachement au pays de ses origines, et cette rencontre en est une reconnaissance publique, officielle, attendue.
Issu d’un métissage franco-algérien, DJ Snake a grandi en France mais a toujours nourri une relation intime avec la terre de sa mère, originaire de Tlemcen. Cette attache, il l’a souvent revendiquée, parfois en paroles, parfois en gestes, et parfois même dans les sonorités qui traversent sa musique. DJ Snake, en DJ Snake, et avec DJ Snake, l’Algérie trouve un ambassadeur culturel qui transcende les frontières, les langues et les clivages géographiques. Sa visite au président Tebboune a donc résonné comme un moment d’émotion collective pour des millions de fans algériens.
À travers cette audience, le chef de l’État manifeste une volonté claire : celle de renforcer les liens avec les artistes issus de la diaspora qui, malgré leur éloignement géographique, ne cessent de contribuer à la renommée de l’Algérie à l’international. Le silence habituellement réservé aux mondes artistiques par les sphères politiques a été rompu, le temps d’une poignée de main, d’un échange discret, mais lourd de sens. DJ Snake a immortalisé l’instant sur ses réseaux sociaux, en déclarant qu’il s’agissait pour lui d’un « honneur » immense, signalant ainsi la charge émotionnelle de cette reconnaissance.
En arrière-plan, un nouveau chapitre pourrait s’ouvrir. L’artiste, qui n’a jamais donné de concert en Algérie, pourrait enfin concrétiser ce rêve évoqué à plusieurs reprises. Un projet musical, un événement grand public, ou même une collaboration avec des artistes algériens locaux ne seraient pas à exclure. Car DJ Snake, au sommet de sa carrière, multiplie les projets à portée internationale. Avec DJ Snake, chaque annonce devient virale, chaque geste est analysé, chaque mot suscite l’engouement. Cette rencontre avec Tebboune pourrait être le déclencheur d’une synergie culturelle inédite entre l’Algérie et les scènes globales.
Il faut dire que l’année 2025 s’annonce charnière pour l’artiste. Le 5 septembre prochain, il publiera Nomad, son troisième album studio, déjà très attendu par les fans du monde entier. Le titre évoque à lui seul le parcours de celui qui, de Paris à Los Angeles, en passant par ses souvenirs d’enfance liés à Tlemcen, incarne la figure moderne du créateur en mouvement perpétuel. DJ Snake, dans Nomad, promet de mêler les influences, de brasser les identités, et peut-être, d’ancrer encore davantage ses racines algériennes dans sa musique. DJ Snake nomade, enraciné, connecté à une mémoire collective algérienne.
Au-delà des beats électroniques et des scènes mondiales, c’est un message de transmission qui émerge. Pour la jeunesse algérienne, voir l’un des leurs, né hors des frontières mais fidèle à ses origines, reçu par le président, a une portée symbolique immense. Cela confirme qu’un destin d’artiste, même planétaire, peut garder ses attaches culturelles, familiales, affectives. Et que l’Algérie, à son tour, est prête à reconnaître, soutenir et valoriser ses figures emblématiques, peu importe où elles ont grandi.