L’ouverture récente du site de l’Entreprise nationale de promotion immobilière (ENPI), le 30 juin 2025, aux immigrés algériens désireux d’acquérir un logement LPL en Algérie, a suscité un fort engouement mais aussi de nombreuses interrogations, notamment concernant les pièces justificatives exigées. Parmi les questions qui reviennent le plus : les immigrés algériens peuvent-ils utiliser leur passeport pour s’inscrire aux programmes de logements, en l’absence de carte d’identité nationale biométrique ?
De nombreux immigrés algériens installés en Europe, en Amérique du Nord ou dans les pays du Golfe, ont signalé leur impossibilité de fournir ce document d’identité. Pour ces candidats à l’achat, le passeport algérien représente bien souvent l’unique preuve officielle de leur nationalité et de leur identité. Le problème soulevé par ces citoyens de la diaspora a été relayé par un député algérien qui, après avoir été contacté par plusieurs membres de la communauté, a qualifié cette exigence de carte nationale d’obstacle administratif inutile et discriminatoire.
En réponse à cette alerte, le ministre de l’Intérieur a apporté un éclairage essentiel. Dans une correspondance officielle, il a affirmé que le passeport algérien pouvait être considéré comme un justificatif d’identité au même titre que la carte d’identité nationale. Le ministre a précisé qu’aucune loi n’interdisait l’usage du passeport dans ce cadre, rappelant qu’il prouve à la fois l’identité et la nationalité de son détenteur. Cette déclaration ouvre donc une perspective nouvelle pour les immigrés algériens intéressés par les logements proposés par l’État.
Cependant, cette possibilité reste suspendue à l’appréciation des institutions. Le ministère a indiqué qu’il appartient à chaque organisme ou administration, en fonction de ses spécificités, de décider s’il accepte ou non le passeport en remplacement de la carte nationale. Cette nuance laisse encore place à une certaine incertitude, notamment au niveau de l’ENPI, structure centrale dans la gestion des logements destinés aux immigrés algériens.
Conscient de cet enjeu, le parlementaire à l’origine de l’initiative a annoncé qu’il adresserait prochainement une correspondance formelle au ministre du Logement. L’objectif est clair : faire reconnaître officiellement le passeport comme pièce suffisante pour que les immigrés algériens puissent déposer leur dossier d’achat de logements sans être freinés par l’absence d’un document difficilement renouvelable depuis l’étranger.
Ce débat met en lumière un enjeu crucial : l’accès au logement pour les immigrés algériens, souvent confrontés à une complexité administrative démesurée. L’achat de logements par des immigrés algériens ne représente pas seulement une opération financière ou patrimoniale. Il s’agit également d’un acte fort d’attachement à leur pays, d’une volonté d’investir dans un avenir familial ou d’envisager un retour progressif en Algérie. En facilitant l’accès à ces logements, notamment en acceptant le passeport comme document officiel, les autorités pourraient renforcer les liens entre la diaspora et la nation.
À ce jour, aucune décision finale n’a été annoncée par le ministère du Logement. Mais les immigrés algériens restent dans l’attente d’une position claire, espérant que les logements mis à leur disposition ne leur soient pas inaccessibles en raison de procédures trop rigides. Pour nombre d’entre eux, pouvoir acheter un bien immobilier en Algérie avec un passeport représenterait une avancée concrète dans la simplification de leurs démarches administratives, tout en affirmant leur droit légitime à participer à la vie nationale.
La balle est désormais dans le camp des autorités compétentes. En attendant, les immigrés algériens continuent de suivre de près cette question, bien décidés à ne pas renoncer à leur droit de disposer d’un logement dans leur pays, pour eux-mêmes ou pour les générations futures.