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Voyage : Air Algérie désormais interdite en France ?

Les relations entre la France et l’Algérie traversent une nouvelle période de tensions accrues, marquée par des différends diplomatiques et des incidents récents. Au cœur de cette montée en tension se trouve une déclaration controversée de Xavier Driencourt, ancien ambassadeur français en Algérie. Celui-ci a récemment suggéré une mesure radicale : l’interdiction des vols opérés par Air Algérie en France. Cette proposition, exprimée lors d’une interview sur « Points de Vue » sur Le Figaro TV, a suscité un vif débat dans les milieux diplomatiques.

L’idée de Driencourt intervient dans un contexte de frictions amplifiées par des événements récents, notamment le renvoi sans préavis d’un influenceur algérien, Doualemn, de France vers l’Algérie. Cet incident a mis en lumière les tensions latentes entre les deux nations, incitant Driencourt à envisager une série de mesures de rétorsion. Parmi elles, l’interdiction d’Air Algérie figure en tête de liste. Selon lui, si la compagnie nationale algérienne continue de transporter des passagers non admis en France, une suspension de ses opérations sur le territoire français pourrait être justifiée. Il anticipe cependant une riposte de la part de l’Algérie, notamment sous la forme d’une interdiction similaire visant Air France. Mais Driencourt soulève la question cruciale de savoir laquelle des deux nations serait véritablement pénalisée par une telle mesure.

En parallèle, Driencourt met en lumière un aspect souvent méconnu des relations bilatérales : les restrictions strictes imposées aux diplomates français en Algérie. Ces derniers doivent en effet obtenir une autorisation préalable des autorités algériennes pour quitter leur ville de résidence, une démarche qui peut prendre jusqu’à huit jours. Cette mesure, selon Driencourt, complique non seulement les déplacements des diplomates, mais limite aussi leurs interactions avec des personnalités locales, à l’instar de l’écrivain Boualem Sansal, résident à Boumerdès. Il propose de répliquer ces restrictions en France, suggérant que les diplomates algériens devraient également demander une autorisation avant tout déplacement sur le territoire français. Cette mesure, selon lui, pourrait être mise en place rapidement, sans passer par une décision présidentielle, et pourrait être initiée par des figures politiques influentes comme le sénateur Bruno Retailleau.

L’ancien ambassadeur évoque également des incidents passés pour illustrer les difficultés rencontrées par les diplomates français en Algérie. Il cite notamment un cas où un diplomate français, cherchant à se rendre en Kabylie pour remercier les pompiers locaux après des incendies dévastateurs, a été renvoyé à Alger pour avoir omis de demander l’autorisation requise. Ce genre d’anecdote, selon Driencourt, souligne l’absurdité de certaines mesures imposées par les autorités algériennes.

Dans un registre similaire, Driencourt aborde les restrictions imposées à des figures religieuses, comme l’archevêque d’Alger, et suggère de les appliquer en retour au recteur de la Mosquée de Paris. Il ajoute, avec une pointe d’ironie, que ces mesures pourraient être justifiées par des préoccupations de sécurité, afin d’éviter que les diplomates algériens ne croisent des Français encore marqués par les souvenirs du colonialisme.

Ces propositions controversées reflètent l’état actuel des relations tendues entre la France et l’Algérie, des relations nourries par des différends historiques persistants et des malentendus diplomatiques. La mise en œuvre de telles mesures pourrait avoir des répercussions importantes sur les relations bilatérales, accentuant les tensions ou, au contraire, provoquant une prise de conscience sur la nécessité d’un dialogue apaisé.

Alors que les autorités françaises et algériennes restent silencieuses quant à ces suggestions, il reste à voir si elles seront prises au sérieux et si elles contribueront à réduire ou à intensifier les tensions déjà existantes. Cette situation complexe illustre les défis permanents dans les relations entre les deux pays, où chaque décision diplomatique peut avoir des implications profondes, tant sur le plan politique qu’économique.

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