Le port d’Alger, l’un des principaux hubs maritimes du pays, a récemment mis en place une nouvelle mesure visant à faciliter les procédures pour les voyageurs empruntant les lignes maritimes. À travers une réforme ambitieuse, les autorités douanières du port d’Alger ont décidé de digitaliser une partie des formalités douanières. Les voyageurs pourront désormais effectuer leurs démarches directement sur une plateforme numérique, baptisée ALCES (ALgerian Customs Electronic System). Cette initiative vise à simplifier le processus d’enregistrement et de traitement des documents, notamment en matière de transit des véhicules, afin de rendre le voyage plus fluide.
Annoncée lors d’une conférence de presse par Abdelkader Chibane, chef de l’inspection des douanes pour les systèmes spéciaux, cette nouvelle plateforme numérique ALCES marque une avancée significative dans la modernisation des services douaniers algériens. Selon lui, la plateforme a été conçue dans l’objectif d’offrir aux voyageurs un service plus rapide et efficace, surtout durant la saison estivale où le flux de passagers est à son apogée.
Désormais, les voyageurs pourront soumettre leurs documents en ligne avant même leur arrivée au port. Ce processus dématérialisé permet non seulement d’accélérer les contrôles au port, mais aussi de réduire les files d’attente, un problème récurrent notamment lors des grandes périodes de départs et d’arrivées. Les autorités espèrent ainsi améliorer l’expérience des passagers tout en renforçant l’efficacité des services douaniers.
Les réformes apportées au port d’Alger se sont révélées particulièrement pertinentes à la lumière des chiffres enregistrés durant l’été 2024. Avec plus de 232 868 passagers ayant transité par le port au cours de cette période, il était indispensable de mettre en place des solutions visant à alléger les procédures administratives et à fluidifier la circulation des voyageurs. Parmi ces passagers, 92 754 étaient des départs, tandis que 114 140 étaient des arrivées. Ce volume massif a exigé une organisation accrue et des méthodes plus efficaces de traitement des documents douaniers.
L’importance de la gestion des véhicules en transit a également été soulignée. En effet, durant cette même période, 85 235 véhicules ont été traités par les services du port d’Alger. Grâce à la mise en œuvre de la plateforme ALCES, la gestion des documents de transit pour ces véhicules a été largement optimisée, avec un total de 42 606 titres de passage délivrés. Une partie de ces documents a même été émise directement à bord des navires, évitant ainsi aux passagers des formalités supplémentaires à leur arrivée.
Outre le transit des passagers et des véhicules, le port d’Alger a également vu une hausse significative des importations de véhicules au cours de l’année 2024. Entre janvier et septembre, 13 621 véhicules de moins de trois ans ont été importés via le port, marquant une augmentation spectaculaire de 166 % par rapport à l’année précédente. Cette progression souligne l’importance grandissante du port en tant que point d’entrée clé pour les importations de véhicules en Algérie. Les recettes douanières issues de ces importations ont dépassé les 6,4 milliards de dinars algériens, témoignant de l’importance économique de cette activité.
Un cadre de modernisation plus large
La mise en place de la plateforme ALCES s’inscrit dans une stratégie plus vaste de modernisation des infrastructures et des services portuaires algériens. Avec 196 navires ayant accosté ou quitté le port d’Alger durant la saison estivale, la digitalisation apparaît comme une réponse aux besoins grandissants de fluidité et d’efficacité dans la gestion du trafic maritime. Les autorités portuaires ont clairement identifié le numérique comme un levier majeur pour améliorer la qualité de service et réduire les temps de traitement.
Au-delà de la gestion des flux de passagers et de véhicules, cette réforme participe d’une ambition plus large : transformer le port d’Alger en une plateforme moderne et compétitive, capable de répondre aux standards internationaux en matière de gestion portuaire. Avec 42 ports de plaisance et de pêche à travers le pays, l’enjeu est de taille pour les autorités algériennes, qui souhaitent renforcer l’attractivité des ports nationaux face à la concurrence régionale.
Un impact positif pour les voyageurs
Grâce à cette nouvelle mesure, les voyageurs par bateau pourront bénéficier d’une expérience plus fluide et moins stressante, surtout pendant les périodes de forte affluence. La réduction des files d’attente, l’accélération des contrôles et la possibilité de soumettre les documents en amont offrent une véritable valeur ajoutée. Les autorités espèrent que cette initiative encouragera un plus grand nombre de passagers à opter pour le transport maritime, tout en renforçant la compétitivité du port d’Alger sur la scène internationale.
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